Edito

La prise de conscience de la perspective alarmante d’une baisse de la démographie médicale date de 2004, avec la mise en place d’aides à l’installation des médecins libéraux. Depuis cette date, dans chaque région des zones sont définies comme des « zones de soins prioritaires » ou « zones déficitaires » ou encore « zones sous-dotées »…

Des cartographies ont été réalisées sur la base de critères exclusivement quantitatifs (nombre d’actes, consommation médicale, densité de population, densité de médecins), ceci afin de faire ressortir les zones prioritaires. Depuis cette date, l’Union des Médecins Libéraux de Bourgogne conteste cette approche exclusivement quantitative de la démographie médicale et alerte les autorités sanitaires sur la nécessité de prendre en compte un critère fondamental, celui de l’âge des médecins en exercice dans chaque zone.

En effet, une zone très bien dotée à une date donnée peut très bien, par le départ en retraite des médecins qui y exercent, se retrouver très vite en difficulté. On sait également qu’un départ en entraîne d’autres. Enfin, les éventuels jeunes médecins sur le point de s’installer ne souhaitent pas exercer, on les comprend, dans des zones en difficulté. La boucle est bouclée, il faut bien admettre depuis toutes ces années que la situation n’a fait qu’empirer.

Grâce à une initiative de l’URML Rhône Alpes, une approche novatrice de l’étude de la démographie médicale a été réalisée : le Schéma de Démographie Médicale basé sur le bassin d’activité du médecin généraliste (territoire défini par les flux de population pour consulter un médecin généraliste). Il s’agit donc bien de prendre en compte les besoins de santé de la population d’un territoire donné.

Ainsi GEOSANTE est né : il permet d’identifier les problèmes de démographie médicale en croisant deux données essentielles : la démographie médicale du bassin par le biais de l’âge des médecins et la population desservie. L’objectif est de savoir où le risque démographique est le plus urgent, Quand aura-t-il lieu ? Comment va-t-il se manifester ?

Ce schéma de démographie médicale doit nous permettre d’alerter nos partenaires régionaux sur l’existence de sites sensibles définis grâce à des critères différents (bassin d’activité et âge des médecins) et sur les besoins réels en terme de médecins.

Il doit ainsi permettre dans une région donnée d’organiser ou de réorganiser l’offre de soins dans la mesure où tous les bassins ne pourront être maintenus faute d’une population suffisante et/ou faute de successeur médical.